Corvée d'eau : les festivités du 11 décembre n'ont changé à Kombissiri
Trois (3) ans après l’accession du
Président Roch au pouvoir, le « Zéro corvée d’eau » est un rêve pour ces
familles du Burkina. A la faveur des festivités du 11 décembre, nous avons pu
séjourner deux jours à Kombissiri, l’un des trois (3) chefs-lieux de la région
du centre sud, région hôte des festivités du 11 décembre 2018. C’était dans le
cadre d’une tournée organisé par IRC dans le cadre du projet Fas ’eau.
Il est
17h 30 au secteur 4 de Kombissiri. Une poignée de femmes d’âge plus ou moins
avancé, sont aux abords d’un puits. A l’aide des puisettes, elles s’activent à
remplir les nombreux bidons jaunes avec l’eau puisée de l’ouvrage hydraulique.
Avec ces femmes, quelques fillettes, qui s’occupent pour la plupart à
transporter les bidons déjà remplis d’eau.
Un
coup d’œil sur le puits traditionnel avec les parois rongés par l’intensité de
l’activité quotidienne, et immédiatement c’est le tournis pour certains membres
de notre équipe. Le puits est assez profond. L’eau qui y sort présente un
aspect trouble. Malgré cela, cette eau sert plusieurs familles. Pourquoi ces
familles s’approvisionnent-elles à partir du puits alors que la ville a des
bornes fontaines ?
Nos
interlocutrices reconnaissent qu’il y a des fontaines publiques dans la ville.
Mais deux obstacles se dressent devant elles. D’une part, la fontaine est assez
éloignée de leur domicile, et d’autre part, l’eau y est vendue. Ce qui constitue
un double obstacle à l’accès à l’eau.
Dans
nos déplacements nous avons trouvé d’autres familles qui utilisent l’eau du
puits pour leurs usages quotidiens. C’est le cas de la famille Compaoré. Mais
là, le chef de famille indique qu’ils n’ont pas de problème de tarissement de
leurs puits. Malgré que d’autres familles viennent s’y approvisionner, le puits
ne tarit jamais. Par ailleurs, coté hygiène le puits de la famille Compaoré est
bien construit et l’eau qui qui y sort est plus ou moins claire. En outre, le
chef du ménage indique que, sur conseil des techniciens de la nationale des
eaux, il injecte un produit dans le puits pour maintenir l’eau ‘’potable’’.
Cependant, il estime qu’il aurait préféré avoir un raccordement à l’ONEA. Mais
en attendant que les conditions de cet hypothétique raccordement soient
remplies, lui, sa famille et ses voisins se contentent du puits.
La fête de l’indépendance
Oui,
elles sont au courant de la fête. Elles apprécient les infrastructures qui sont
réalisées dans le cadre des festivités de la fête nationale. Toutefois, elles
estiment ne pas vraiment être dans la dynamique, car leurs préoccupations sont
ailleurs. Selon les femmes certes le goudron et les autres infrastructures sont
beaux, mais pour elles, se nourrir et avoir l’eau de boisson prime sur tout.
Les officiels donnent plus de précisions
Après
le constat nous avons pu nous entretenir avec quelques techniciens du domaine
des eaux. Dans ce cadre, Fidèle Zoungrana, responsable locale de l’ONEA affirme
que, l’ONEA compte 1385 abonnés à Kombissiri. Aussi la ville dispose de 22
bornes fontaines.
Quant à
Hervé Compaoré chef du service eau hygiène et assainissement, il a indiqué que le
taux d’accès à l’eau potable est de 85%. Malgré ce taux relativement élevé, il
déclare que de nombreuses familles s’approvisionnent en eaux dans des puits.
Aussi à l’occasion des périodes de pénuries, les populations jettent-ils leur
dévolu sur les puits. Ces pénuries ne sont pas rares eu égard à la capacité de
production limitée.
Malgré
ce problème d’accès à l’eau potable, les infrastructures du 11 décembre n’ont pas
pris cet aspect en compte. Aucun ouvrage supplémentaire n’a été réalisé.
Cependant,
rencontré dans la matinée du dimanche 9 décembre, le maire de la commune s’est
montré rassurant. Il a entrepris une démarche auprès du ministère en charge de
l’eau afin accroître la fourniture de l’eau aux populations de Kombissiri.
I.Y
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