Casting pour un premier ministre ?
Le sujet fait la ‘’Une’’ des réseaux
sociaux depuis un moment. Le gouvernement actuel vit ses dernières heures. Paul Kaba sera débarqué de la primature dans les heures qui suivent. Quelle
personnalité pour remplacer Paul Kaba Thiéba ?
Plusieurs
noms circulent dans les groupes de discussions comme potentiels Premiers
ministres du Burkina Faso. Qui sont-ils ?
Alpha Barry, l’actuel ministre des affaires étrangères du gouvernement. Pour les
tenants de cette piste, l’ancien correspondant de RFI est devenu favori en
raison de ses performances des derniers mois sur le front diplomatique. La
récente visite d’Etat de Macron en Novembre, les quelques heures de l’Emir du
Qatar à Ouagadougou en fin décembre et la visite du prince Alber de Monaco
seraient de bons points pour le bilan de Alpha Barry. L’origine régionale et
l’ethnie sont importantes dans la constitution des gouvernements du Burkina. De
ce point de vue, Alpha Barry a l’atout ethnique.
Cependant,
le dossier ‘’Ambassadeur refusé par l’Ethiopie‘’ et la gestion du dossier Coris
Holding restent comme des taches noires de sa gestion du département des
Affaires étrangères. En outre, l’homme n’est pas très apprécié par une bonne
frange des militants du Parti au pouvoir qui lui reprochent de n’avoir pas été
au charbon pendant la campagne de 2015. Enfin, il porte une image d’homme
d’affaires qui se sert de l’Etat pour ses affaires personnelles.
Pour
ma part, je doute de ses capacités et je crois que le président ne devrait pas
porter son choix sur lui.
Bissiri
Sirima, député des Cascades. Il a un avantage certain : son passé à la tête du
MCA Burkina. L’on estime qu’il a été performant à ce poste et donc qu’il est
premier ministrable. Son deuxième avantage est qu’il est un pur politicien qui
a été ministre dans les années 1990. Il fait d’ailleurs partie de ceux dont les
noms avaient été cités pour être premier ministre en janvier 2016. Enfin, être originaire du grand Ouest
constitue aussi un avantage pour la primature.
En sa
défaveur, une affaire de trafic de plaque d’immatriculation sur fond de soupçon
de fraude fiscale. Si l’affaire s’est
éteinte sans grand dommage pour le député, le risque de résurgence est tout de
même énorme si d’aventure il atterrissait à la primature. Assurément son
âge(sexa) non plus ne plaide pas en sa faveur. Aussi, son handicap dans la
course de 2016 pèse toujours sur lui (la rumeur veut qu’il soit grand amateur
de fruits défendus). De mon point de vue, il a peu de chances de revenir sur le
devant de la scène politique nationale.
Issa
Dominique Konaté. Actuel conseiller du président en matière de mines.
Économiste gestionnaire et responsable influent du parti au pouvoir, l’homme
est quand-même peu connu, du moins par les jeunes. Il a l’avantage d’avoir
servi dans quelques grosses boîtes à l’international et d’avoir un passé de
ministre dans les années 1990. Etre
originaire du grand Ouest constitue aussi un avantage pour lui dans la course à
la primature. Le critère d’appartenance politique est important aux yeux des
militants MPP, ce qui fait de Issa Dominique l’un des prétendants sérieux pour
le palais de Koulouba.
Son
seul handicap de mon point de vue, c’est son âge. Mais je crois qu’il ne
devrait pas être premier ministre sauf si l’actuel ligd’naaba n’est pas l’élue du
Président.
Lassina
Zerbo, géophysicien, actuel Secrétaire Exécutif de l’Organisation du Traité
d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE). L’homme fait partie de
la crème de l’intelligentsia burkinabè, bien coté à l’international. C’est un
acteur de premier plan dans la lutte contre la prolifération des armes, ou tout
simplement pour la paix dans le monde. Natif de Bobo-Dioulasso et plutôt jeune
(quinqua), il en tire assurément des atouts pour la primature.
Toutefois
après le retentissant échec du premier ministre sortant, je crois que le
président ne devrait plus prendre le risque de nommer ceux qu’on pourrait
qualifier de purs technocrates. Quoique
son nom revienne avec insistance, je crois que Zerbo ne succédera pas à KABA.
Hadizatou
Rosine Coulibaly Sory, actuelle ministre de l’économie des finances et du
développement. Déjà elle aurait pu être nommée au poste de premier ministre à
la formation du premier gouvernement Roch. Mais ce dernier tenait à son
‘Kaba.’’ De ce fait et au grand dam de Salif Diallo-dont on l’accusait d’être
inféodée-,elle n’a pas eu l’opportunité de devenir la première femme à la
primature du Burkina. Cet épisode passé, elle a su montrer ses capacités à
l’épreuve de la gestion des finances de l’Etat. Aujourd’hui au plan national ou
international, son leadership est reconnu.
Elle jouit d’une très bonne image. Son inféodation au regretté Salifou
Diallo et son échec face au dossier
Fonds communs des travailleurs de son ministère, n’ont pas entaché son capital
sympathie. Nul ne doute de ses capacités à diriger un gouvernement. De plus,
son passé pnudien est un point positif en sa faveur.
Son
grand handicap c’est sa féminité. Oui, malgré ses compétences supposées, le
fait d’être femme est un handicap au regard de l’environnement socio culturel
marqué encore par le machisme.
Mais
en définitive, je pense qu’elle est favorite et serait de mon point de vue un
bon premier ministre. Plus que quelques
heures et le Burkina aura sa première femme ‘’Premier ministre’’.
Quoi
qu’il arrive, j’estime que le nom du prochain Premier ministre est parmi les 4
que je viens de citer. Les deux favoris selon moi c’est respectivement
Hadizatou Rosine Sory Coulibaly puis Issa Dominique Konaté.
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