Le procès Madi Ouédraogo et 28 autres se poursuit
Le procès de l’affaire Madi Ouédraogo et 28 autres s’est poursuivi devant
le tribunal militaire de Ouagadougou le lundi 09 et mardi 10 janvier 2017.
Jusque-là, le procès est toujours au stade de l’interrogation des accusés à la
barre. Le dernier des 29 accusés a dénoncé un règlement de compte ourdi par
l’ancien premier ministre, Yacouba Isaac Zida.
Les journées de vendredi et de samedi ont
permis d’interroger à la barre 18 des accusés, tous soldats de l’ex-RSP. L’interrogatoire
s’est poursuivi avec l’audition des autres accusés. Comme les 18 précédents,
ces derniers ont rejeté les faits à eux reprochés. Pour ceux qui reconnaissent
avoir été chez Madi Ouédraogo pour une réunion, c’était dans le but de chercher
ensemble un moyen de retrouver leurs biens perdus après l’assaut sur le camp
Naaba Koom 2.
L’incident
Lors de la suspension de la mi-journée du
lundi 09 janvier 2017, un incident s’est produit dans la salle d’audience.
Selon les propos rapportés par maitre Boussim, avocate du soldat Diessongo
Soumaila, Un greffier se serait permis de venir menacer les accusés en ces
termes : « Vous allez mourir en
prison ». A la reprise, l’avocate a pris la parole pour porter
l’incident à la connaissance du tribunal. Aussitôt le président suspend la
séance pour se pencher ‘’hors prétoire’’
sur l’incident. Il a fallu une quinzaine de minutes pour que l’incident soit
clos et que la séance reprenne.
Suite à cela, plusieurs avocats de la
défense ont réitéré les dénonciations vis-à-vis des conditions dans lesquelles
leurs clients ont été auditionnés. Pour eux, le fait que les clients contestent
dans la grande majorité les propos contenus dans les procès-verbaux rend compte
de ces conditions. Ils estiment que l’incident vient confirmer les allégations
de menaces et de tortures de certains accusés.
Le contingent ivoirien
Lundi dans l’après-midi, les trois
accusés, précédemment refugiés en Côte d’Ivoire après la dissolution du régiment,
ont été interrogés. En effet, le sergent Ollo Poda Stanislas, le soldat de première
classe Zouré Boureima et le sergent-chef Ali Sanou ont répondu aux questions. Ils
sont poursuivis pour association de malfaiteurs pour une présumée rencontre tenue
à Ouangolo en territoire ivoirien. Selon l’accusation, ils devaient venir en
appui au reste du groupe resté sur le territoire national. Tous ont nié les faits.
Face à l’instance du parquet, les accusés ont déclaré n’être pas mêlés à une
quelconque attaque qui devait avoir lieu le 31 décembre 2015. « Je suis poursuivi dans 4 dossiers et
dans certains dossiers je vais reconnaitre les faits, mais là, je ne me reconnais
pas», a martelé le soldat de première classe Zouré Boureima. Les deux
autres étaient dans la même logique de défense. Pour eux, le fait de s’être retrouvés
dans la ville de Ouangalo au même moment n’est que pur hasard, chacun venant
pour son agenda propre.
Les deux civils
Aux côtés des soldats de l’ex-régiment,
deux civils comparaissent devant le tribunal militaire. Sibiri Gilbert Guira
qui est poursuivi pour détention d’armes et de munitions de guerre reconnait
avoir reçu un sac de la part de Cheick Alassane Ouédraogo, par ailleurs l’époux
de sa sœur. Ce dernier lui aurait demandé d’aller déposer le colis dans un
endroit précis de son domicile, propriété de son mandant. Lui, n’aurait pas eu
connaissance du contenu du sac. Ce n’est qu’après son arrestation et la
perquisition de son domicile qu’il aurait su que le colis contenait des armes
et des munitions.
Quand à Cheick Alassane dit Ladji, lui,
est poursuivi outre la détention d’arme de guerre, pour association de
malfaiteurs. Il reconnait avoir confié un sac à son beau-frère parce que lui-même
devait effectuer un déplacement. Il a indiqué que le colis a été laissé chez
lui par le caporal Zallé qui n’est pas revenu le récupérer comme convenu. Il a
déclaré ignorer le contenu du colis, mais avoue qu’entre temps il a su que des
munitions s’y trouvaient. Pour l’association de malfaiteur, il nie les faits même
s’il reconnait avoir été par 2 fois chez Madi Ouédtroago. La raison de ses
visites serait la recherche de solutions pour retrouver les affaires perdues
par les soldats de l’ex-RSP après l’assaut contre leur camp. Par ailleurs, il a
reconnu avoir contacté le général Diendéré ainsi que son frère aux fins d’avoir
le financement des sacrifices qui devaient engendrer sa liberté.
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