A vos marches pour Cappuccino, je préfère la prière et le receuillement

Première du genre chez nous, l’attaque du 15 janvier 2016 sur Kwamé N’Krumah a fait une trentaine de morts et plusieurs dizaines de blessés. Quelques jours après, la vie a repris son cours à Ouagadougou. Et, pour honorer la mémoire des victimes, des initiatives se multiplient. ''Buvons un cappuccino dans et pour un Burkina Splendide'', ''la chaîne de lumière sur Kwamé N’Krumah'', '' la chaîne humaine pacifique'', et bien d’autres. Mon ami @y_jus fait ici une présentation des 3 initiatives citées.

De prime à bord on peut saluer cette volonté manifeste de rendre hommage aux victimes et, dit-on, de montrer aux drogués qui nous ont attaqués que nous n’allons pas céder à leur pression. Toutefois, à la lumière de la présentation, j’observe que toutes ces initiatives sont des copies pâles de ce qui se fait en occident. On l’a vu plusieurs fois en France lorsque des citoyens tombent de façon atroce ou lorsque des vies sont ôtées de façon brusque. Or dans nos cultures, ce n’est pas ce qui se fait lorsque des personnes sont arrachées à notre affection.  Dans la plupart de nos contrées, le décès est un moment d’introspection, de questionnement, et de solidarité entre membres. Il peut arriver que les manifestations soient plus ou moins festives quand la personne perdue est avancée en âge. Dans tous les cas lorsque la disparition est accidentelle, c’est le recueillement et la prière pour que le disparu soit bien accueilli de l’autre côté. Outre cela, des incantations sont faites pour congédier le sort pour que plus jamais, l’acte odieux ne se reproduise. Du coup, je me demande à quoi servent ces histoires de bougies, de lumières. Pourquoi  personne n’a envisagé des actions inspirées de nos us et coutumes. Au lieu de cela, c’est plutôt une guerre de paternité de certaines des marches est déjà en cours. Par ailleurs, je me demande si les différents organisateurs ont pris des précautions sécuritaires.
Pour ma part demain vendredi j’irai prier à la mosquée située à côté du lieu de l’attaque. Oui ! Cette mosquée que les terroristes ont souillé en y pénétrant soi-disant, pour prier avant leur attaque. J’invoquerai Allah pour le repos de l’âme des personnes tuées, mais surtout pour que Dieu mette un peu de lumière dans l’esprit de ceux qui pensent qu’ils peuvent tuer en lui (Dieu) son nom .J’espère de même que mes frères chrétiens iront eux aussi implorer le même Dieu dimanche.

Tout cela en attendant que le Mogho Naaba puisse organiser des rites de purification sur les lieux du drame. Nous sommes musulmans ou chrétiens, mais nous sommes avant tout ‘’animistes’’. Quant à l’aspect, républicain j’attends le 25  janvier, jour que le gouvernement a prévu pour la cérémonie officielle d’hommage. Ce jour, ensemble nous serons à l’unisson derrière le Président du Faso. Tous, nous réaffirmerons notre fierté d’appartenir à cette belle terre du Burkina Faso. Ce sera aussi une occasion pour réaffirmer notre fierté et notre soutien à l’endroit des forces de défense et de sécurité.

Commentaires

  1. Il faut qu'on t'élève au rang de chevalier des palmes sociologiques, tu es un vrai sociologue mon cher Yabsi.

    Pour venir au sujet, je pense que la marque identitaire est très importante dans tout ce que l'on fait. Sans faire l'éloge du repli culturel, je partage ton point de vue. On peut mener de telles marches, mais encore faut-il que cet acte ait des référents socioculturels pour un ancrage solides de l'action symbole qu'on accomplit. Sinon dès le lendemain, on ne retrouvera ni la valeur ajoutée ni ledit symbole dans le récit de l'événement.

    Mais mon cher chacun est libre de faire comme il croit juste, personne n'a le monopole de la pensée, c'est ça la magie de la démocratie!

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